mercredi 25 janvier 2023

Et si mon histoire commençait ainsi...

Et si mon histoire commençait ainsi...

"Dans le tiède début de nuit, la ville s’immobilisait dans un ronronnement résigné. Il perlait, dans la paume boursouflée des nuages, des murmures humides que colorait une myriade de petites gouttes de lumières fatiguées. Le ciel abandonnait ainsi, dans l’obscurité, les ultimes gestes lassés du jour. Un jour qui s’effaçait sans plaisir. Un jour que la pluie aurait pu détremper sans remord. Un jour qui s’était épuisé à ne servir à rien.

La ville basse étendait son port baigné par la lueur d’une armée falote de halos jaunâtres, silhouettes des rares réverbères sans fantaisie que l’électricité pouvait encore atteindre. Dans la pénombre sournoise du haut de l’escalier Montmorency, des yeux habitués pouvaient deviner le chaos encore sauvage du Havre détruit, en désordre, et plus vers l’embouchure de l’estuaire, l’énorme charivari de la reconstruction du centre-ville.

Le silence était épais. Un homme à l’élégance malmenée, brouillonne, se déplaçait d’un pas hésitant. L’escalier dessinait son immense squelette s’enfonçant dans la vase noire du soir. Le col de la chemise défait pour happer le peu d’air qu’il parvenait à respirer, l’homme s’appuya sur un des murs de pierres irrégulières qui le bordait. Il hésita. Il avait beaucoup bu. Trop même. S’engager sur le long tapis de marches qui se déroulait anarchiquement devant lui, il ne le sentait pas. Il le connaissait pourtant bien ce satané escalier. Mais dans son état, troublé par l’alcool, il lui apparaissait belliqueux."

Ne pas se relâcher dans le travail...


 

mercredi 11 janvier 2023

Enfin, l'écriture de mon prochain opus me démange...

 

A force de laisser mûrir mon histoire au bout de sa branche, sous le soleil, pendant une longue sieste, mes personnages sont venus me chercher. Ils étaient un peu perplexes et in tantinet ronchons.

- Alors, on devient quoi nous pendant que mÔssieur se lézarde au grand air ? A force de se la couler douce, le stylo va se boucher avec l’encre séchée et nous allons finir notre vie de papier dans la marge. Deux ans ça commence à compter.

- Rassurez-vous, je n’ai pas flemmardé tout ce temps. Je ne vous ai pas dérangés, mais je pensais à vous. J’ai cherché à vous comprendre, j’ai étudié votre caractère, modifier un peu vos rôles. J’ai rédigé des fiches comme aux RG. Je me suis occupé de vous ne vous inquiétiez pas. Vous allez reprendre du service. Vous n’allez pas être déçu de ce que je vous ai concocté… Il va falloir vous accrocher !

En route pour mon aventure, ma plume est prête, l’encre est fraiche… et déjà dans un escalier une première victime. Ça fait du bien de les retrouver mes personnages !

L'écriture me  démange...